Les étapes du développement
(partie 1/2)

Place à la pratique : Nous allons ici enfin décrire le déroulement du développement d'un film noir et blanc. La procédure présentée sur cette première page concerne la préparation du matériel et la mise en spire. Je vous conseille de lire d'emblée toutes les étapes de cette partie et de vous assurer de leur compréhension avant de passer vous même à la pratique.

Préparation du matériel

Préparez vos solutions et les accessoires utiles au développement. Assurez vous d'avoir tous le nécessaire. Contrôlez la température de chaque bain. Leur température va naturellement évoluer vers celle de la pièce où ils sont entreposés. Le plus simple est donc naturellement de travailler avec une température identique, ou du moins proche de celle de la pièce. Rappelez vous que la température choisie doit rester entre 20 et 24°. En été cette température peut être dépassée, il faudra alors user d'imagination pour maintenir une température des bains compatible avec le développement : frigo, bain marie, etc...

Prenez garde à la contamination ! Les produits ne doivent en aucun cas être au contact les uns des autres sous peine de diminuer leur efficacité. Si vous utilisez une burette pour contenir un bain, prenez soin de la rincer avant de la réutiliser pour tout autre substance sous peine de contaminer cette dernière. Il en va de même pour l'utilisation de thermomètre, d'entonnoir, etc... De même, et c'est le plus important, veillez à toujours avoir des mains propres et sèches avant de toucher le film argentique. Tout contact entre le film et une substance pouvant amorcer une réaction du film qui dégraderait certaines des images présentes dessus.

Le développement n'est pas difficile en soi. Il devient même rapidement une opération routinière et les photographes les plus expérimentés commentent régulièrement des maladresses comme l'inversion des bains par exemple. Pour éviter ce genre de déconvenue, faites preuve de rigueur dans vos gestes dès le départ. Utilisez par exemple toujours la même burette pour une solution. Placez les dans l'ordre d'application. Rappelons que les bains sont tous translucides et qu'il n'est pas aisé de les identifier au premier coup d'oeil. Pour le stockage, utilisez des récipient d'une couleur particulière pour chaque solution. Notez aussi la nature et l'état des solutions qui y sont présentes (Xtol, date de préparation, dilution, etc...). Un peu de méthode et de bon sens sauveront quelques uns de vos films d'une fin tragique.

Mise en spire

C'est une étape souvent redoutée par le néophyte. Elle consiste à placer le film dans la spire, le tout se faisant dans l'obscurité totale. Pour peu que l'on s'entraine au préalable avec un vieux film non développé, et que l'on fasse preuve de patience, cette étape n'a pas à être crainte. Selon le format de film, la méthode diffère quelque peu. Nous traiterons ici de deux formats de films argentiques : le 135 et le 120. Ces formats ayant des largeurs différentes, il est indispensable que la spire soit adaptée à leurs dimensions. Sur les spires en matière plastique le problème ne se pose généralement pas. Il est en effet possible de modifier la hauteur de la spire pour qu'elle puisse accueillir tant du format 135 que du format 120.

Un film, qu'il soit en noir et blanc ou en couleur est fragile ! Il est notamment très sensible aux rayures. Manipulez le toujours avec soin en évitant de toucher les surfaces contenant les prises de vues. Tenez le toujours par les bords du film. Rappelez vous qu'il est très délicat de le nettoyer, faites donc en sorte de ne pas le salir.

La mise en spire peut être par moment véritablement agaçante. Le film se coinçant au beau milieu de l'opération. Il n'y a pas de solution miracle à proposer sinon de s'entraîner avec un vieux film que vous destinerez à cet usage, d'abord à la lumière puis dans l'obscurité. Si le blocage persiste avec un film à développer, faites reculer le film pour tenter ensuite de le refaire avancer. Avec un entrainement préalable qui développera votre dextérité et votre faculté à comprendre au toucher le problème, la mise en spire ne sera pas longtemps une difficulté.

Certaines des étapes suivantes sont notées comment étant à réaliser dans l'obscurité totale. Cela signifie qu'elles doivent être réalisées dans un lieu où aucune lumière ne filtre : Éclairage éteint, fenêtre calfeutrée, aucune raie de lumière par le bas de la porte, aucun témoin lumineux quelconque. Les films sont encore à ce stade sensibles à la lumière. Toute source de lumière viendrait voiler le film. Pensez aussi à pallier à toute maladresse étrangère à la votre.

Mise en spire du film 135

Le film 135 est abrité de la lumière par la cartouche de la pellicule. Si au moment de rembobiner votre film, vous rentrez l'amorce dans la cartouche, il vous faudra soit la récupérer en utilisant un extracteur de film, soit éventrer la cartouche. La mise en spire est moins délicate lorsque l'on travaille avec une pellicule dont la cartouche est intact. Cela permet de retarder le moment où l'on devra travailler dans l'obscurité, et cela empêche de tout risque de voir le film se dérouler brutalement de son axe. Tenez le vous donc pour dit.

Comme un exemple vaut mieux qu'un long discours, voici une vidéo de démonstration réalisée par le site anglophone Squarefrog.

Récupérer l'amorce avec un extracteur de film

À venir...

Mise en spire lorsque l'amorce est accessible

Cette méthode permet de commencer à engager le film dans la spire à la lumière. Il faut donc évidement n'engager qu'une portion limitée du film, sur laquelle on est sûr qu'aucune vue n'est présente. Si vous avez pour habitude de charger votre appareil photographique dans le noir de manière à maximiser le nombre de vues exploitables sur le film, cette méthode sera à adapter. Dans ce cas, vous serez sans doute obligé de vous placer dans l'obscurité avant de commencer à engager le film dans la spire.

Les étapes suivantes sont à réaliser dans l'obscurité totale

Vous pouvez rallumer la lumière

Mise en spire avec un ouvreur de cartouche

Les étapes suivantes sont à réaliser dans l'obscurité totale

Vous pouvez rallumer la lumière

Mise en spire du film 120

Le film 120 étant dans un autre conditionnement, la mise en spire de celui-ci diffère quelque peu. Une pellicule 120 est constituée d'un moyeu de 6 centimètres de longueur, sur lequel est enroulé du film argentique accolé à une feuille de protection. Cette feuille a pour but d'isoler le film de la lumière lors de sa manipulation, et de donner des indications sur le numéro de vue lorsque le film est chargé dans l'appareil. Elle est plus longue que le film et maintenue à celui-ci par un morceau de ruban adhésif. Il ne faut conserver pour la mise en spire uniquement le film. La différenciation du film de la feuille ne posera cependant pas de problème dans l'obscurité.

Les étapes suivantes sont à réaliser dans l'obscurité totale

Vous pouvez rallumer la lumière

Là encore, une vidéo sera sans doute plus explicite. Voici donc la suite de la vidéo proposée par le site Squarefrog, dédiée cette fois ci à la mise en spire du film 120.